LA FABRIQUE DE L'ESPACE VERT

Mathis Perron

Une performance sur la théâtralité des espaces verts.

Pendant plusieurs mois, Mathis Perron s’est promené, caméra sur pied, dans la ville de Châtellerault pour documenter la présence et la gestion du végétal.

Filmé comme une vaste scène à ciel ouvert, ce tour d’horizon de l’espace publique est animé par celles et ceux qui y entretiennent, utilisent ou planifient la végétation : riveraine cultivant son trottoir, cantonnier, herboriste, naturaliste, jardinier, bouliste et autres personnages y trouvent leur rôle, aux côtés des plantes spontanées et horticoles, des oiseaux, de la pluie et du beau temps. 

Une série de neuf sculptures-outils, composées d’éléments métalliques du quotidien assemblés à des manches en bois, font la synthèse de ces liens entre les humains et le végétal. 

Filmées sur fond vert et manipulées par les étudiant·es de l’École Nationale du Cirque de Châtellerault, ces sculptures s’animent et prennent vie dans le film. Lors de ces séances d’incrustation, évoquant les premiers temps d’un cinéma fait d’expérimentations et de spontanéité, le fond vert est devenu un espace de vie pour le groupe : siestes, goûters, jeux, tricot, chant et autres improvisations s’y sont déroulés.

C’est ce répertoire à la fois spectaculaire et intime qui est déployé sur scène par les neuf circassien·nes : Coulisse et scène se mélangent, les ficelles sont rendues visibles, et le spectacle naît de l’alternance et du croisement entre vidéo, musique, objets et gestes.

Le Théâtre Blossac, avec son décor de verdure peint, devient l’écrin où se rejoue la fabrique perpétuelle et la métamorphose de l’espace vert.

 

Mise en scène Mathis Perron
​​​​​Avec Mirentxu Batby, Tihisha Blouet D’Amiron, Anouk Bourgy, Lou-Anne Cholet, Taglia Dalle, Berta Escolano Beranger, Martine Moholdt, Aubin Rudelle, Sonja Thunell
Bande sonore originale Victor Donati

La composition propose une alternance de plages de Bruit Vert et de mélodies librement inspirée de Greensleeve (une chanson médiévale anonyme du 16e siècle). Le titre du spectacle fait référence à « La fabrique du Pré » de Francis Ponge, un texte qui donne à voir tout le processus créatif et les brouillons menant au poème.